Nos enfants grandissent-ils trop vite ? Rencontre avec la psychologie Béatrice Copper-Royer

On a coutume de dire que dans notre société moderne, le temps de l’enfance se raccourcit. Les enfants grandissent-ils trop vite ?
Je pense que c’est plus complexe que ça. Aujourd’hui, les enfants sont à la fois très contrôlés, protégés – voire surprotégés –, en partie du fait du contexte actuel. Ainsi, par rapport à leurs aînés, nos enfants sont plus couvés ; ils ont moins de liberté, ils sont moins autonomes. Dans le même temps, la proximité avec leurs parents (qui n’est pas une mauvaise chose en soi) les rend perméables à leurs soucis et crée une situation paradoxale : ils sont à la fois protégés mais doivent faire preuve d’adaptation constante dans des situations parfois difficiles pour eux.
Je constate également que les adultes ont tendance à penser que leurs enfants sont mûrs alors qu’en réalité, ils sont débrouillards et pas forcément matures.

Comment faire la distinction entre débrouillardise et maturité ? Rentrer seul de l’école, avoir son propre trousseau de clés, un téléphone portable… Comment savoir quand c’est le moment ?
C’est une question d’observation et de jugement. Certains enfants sont prêts plus tôt que d’autres, mais l’important, c’est que les étapes d’autonomie soient franchies avec succès, sans heurts, sans que cela ne suscite chez l’enfant le sentiment d’être un peu dépassé par les événements. Si c’est le cas, on peut créer des blocages a posteriori. Je pense par exemple à une jeune patiente de onze ans qui avait développé une phobie de déplacement. Elle allait seule en métro à l’école depuis l’âge de neuf ans, ce qui était sans doute prématuré ; pourtant, sur le moment, elle était fière de le faire. Notre rôle de parents est de bien observer nos enfants, de leur donner des objectifs réalisables, de ne pas présumer de leurs forces sans les couver pour autant !

L’enfant qui grandit veut souvent tout comprendre. Craintes existentielles, interrogations sur la reproduction, la mort ou la maladie… Comment répondre à ses interrogations “de grand” sans risquer de faire naître des peurs ?
Quand un enfant dit : « Comment c’est être mort ? », il faut d’abord sonder ses connaissances et ses représentations sur le sujet, avant de s’embarquer dans des explications et des raisonnements qui le dépasseraient ou qui pourraient engendrer de la peur. Aux parents d’enfants qui posent beaucoup, beaucoup de questions, je conseillerais, de temps en temps, de signifier à l’enfant qu’il en sait assez sur tel sujet pour le moment, tout en laissant ouverte la porte du dialogue car souvent, derrière cette logorrhée, se cache une anxiété assez forte.

Vous dites que « derrière chacune de nos peurs se cache une opportunité de grandir ». La peur fait donc partie des émotions nécessaires au développement de l’enfant ?
Absolument. La peur est une émotion utile et nécessaire, car elle nous protège. Les enfants qui n’ont peur de rien sont dans la toute-puissance et ne veulent pas connaître leurs limites. Ce n’est pas un signe de grande maturité. Chez l’enfant qui se sent en sécurité, les peurs qu’il va éprouver et traverser vont l’aider à grandir et à s’autonomiser. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas les écouter ! Face aux grandes craintes infantiles telles que la peur du noir et de la nuit, du loup, des monstres, il faut trouver le bon dosage empathique afin que l’enfant se sente écouté, réconforté et protégé, mais aussi aidé. Si nous sommes trop dans l’empathie, nous risquons de maintenir la peur. Pour nombre de peurs “classiques” comme la peur de l’eau, d’un animal, la bonne posture consiste à apaiser l’enfant, le sécuriser, puis l’accompagner avec douceur, afin qu’il sente que l’adulte qui est à côté de lui sait qu’il n’y a pas de danger.

Est-ce que certaines peurs correspondent à de grandes étapes ?
En effet. Il y a ce qu’on appelle les peurs de développement, les peurs œdipiennes qui s’expriment essentiellement entre trois et six ans et qui sont liées à la sécurité intérieure de l’enfant (peur des voleurs, des monstres). Ces peurs régressent d’elles-mêmes dans la mesure où l’enfant jusqu’à sept ans – que l’on qualifie à juste titre d’âge de raison –, a un imaginaire tout-puissant, qui lui fait croire que tout est possible.

Pour un enfant de quatre ans, qu’il y ait un monstre sous son lit n’a rien d’impossible. Donc évidemment, il peut se faire très peur. Vers six ou sept ans, avec l’entrée dans les apprentissages, dans la lecture, l’intérêt pour le rationnel va faire naturelle ment refluer ce monde imaginaire. Quand ces peurs irrationnelles se maintiennent au-delà, c’est un signe d’anxiété qui mérite d’être interrogé. Bien sûr, parfois, certains enfants font des petits retours en arrière ou ont des attitudes qu’on peut qualifier de régressives, notamment dans des périodes de changements. C’est parfaitement normal. Aux parents d’être attentifs à ce que cela ne s’installe pas.

Beaucoup d’enfants expriment une peur de grandir. Comment pouvons-nous y répondre ?
Il y a des étapes qui peuvent les angoisser un peu. La sortie de l’enfance est inquiétante, elle s’accompagne, je le vois en consultation, de moments de régression et d’explosion de peurs d’enfant justement : par exemple, avoir peur de dormir seul. C’est absolument inconscient mais il faut aider ces jeunes, car c’est vraiment la peur de quitter l’enfance qui s’exprime là. C’est une émotion très puissante.

 

Petites contes sous l’océan, programme de cinq courts-métrages

Suivez les aventures d’un petit pingouin qui s’apprête à faire le grand plongeon, rencontrez le célèbre commandant Cousteau ou découvrez les trésors des fonds marins. Ce programme d’une quarantaine de minutes sensibilisera les petits et leur permettra de découvrir toute la beauté de ces vastes océans et des mystérieuses créatures qui peuplent le royaume des eaux.

Petits contes sous l’océan, au cinéma le 18 septembre, 40 minutes, à partir de 3 ans.

Violences “éducatives” “ordinaires”

Du côté des enfants

L’intensité d’une violence contre les enfants est difficile à estimer dans ses conséquences : une “petite violence”, “ordinaire”, peut causer d’énormes torts. Le psychiatre britannique Donald Winnicott est, en l’occurrence, une autorité dont chaque éducateur peut vérifier empiriquement la valeur des affirmations en la matière. Une violence peut entraîner ce qu’il appelle une “déprivation”. Il s’agit d’une absence de liens sains entre l’enfant et les adultes qui l’entourent. Or, des liens “éducatifs” peuvent être remis en question par l’enfant s’ils débouchent sur de la violence de la part des adultes, car l’enfant va alors douter : « Est-ce moi qui ai failli ? Ou mon environnement, les adultes qui m’entourent ? »
L’enfant sait, comme intuitivement, que les adultes qui prennent soin de lui sont dans le vrai si les relations à l’intérieur de son petit monde sont fondées sur l’attention, l’écoute, l’échange et le soin. Il le “sait” car ce sont, tout simplement, les conditions biologiques et sociales nécessaires à Homo sapiens pour survivre, depuis l’aube des temps.
Lorsque l’enfant se rend compte que ce n’est pas lui mais son environnement qui est toxique, alors il se rebelle. Il comprend que ce qu’il vit n’est pas la vraie vie, la vie “suffisamment bonne” grâce à laquelle chaque enfant doit pouvoir grandir. Au mieux, cela aboutira à son émancipation par rupture réfléchie avec l’environnement toxique qui a été trop longtemps le sien, mais si c’est le pire qui est au rendez-vous, ce pourra être la délinquance, la drogue ou même le suicide…

Vu du côté des parents, des éducateurs

Quel que soit le niveau qu’elle atteint, individuelle ou collective, toute violence est en soi l’aveu d’une impuissance à parler, à agir en être vivant ayant de la considération pour les autres. Bien sûr, nous pouvons concevoir que la violence exercée contre un enfant n’est qu’un moment où l’on craque, et que nous regrettons.
Mais une fois la violence acceptée comme ordinaire, il est plus facile de faire passer l’idée générale et abstraite qu’elle pourrait être, qui plus est, éducative. Or, la violence n’est jamais éducative du simple fait qu’elle n’a qu’une seule conséquence certaine : elle crée du ressentiment chez celui qui la subit. Ou, si l’enfant l’accepte – s’il se convainc que c’est lui qui a failli et qu’il a donc “mérité” sa correction –, cette acceptation est porteuse de la perpétuation de cette violence, génération après génération.

“Cadrer” les enfants ?

Reste la véritable question fondamentale : pouvons-nous mettre du cadre sans violence ? Là se situe l’ultime (et seul ?) argument de celles et ceux qui acceptent la violence comme un pis-aller : la violence serait l’outil le plus efficace pour cadrer les jeunes.
Certes, réussir l’éducation d’un enfant passe par la création d’un “cadre”. Rien à voir ici avec “l’enfant-roi”, qui est précisément celui auquel aucune limite n’est fixée, et que ses parents rendent malheureux parce qu’il ne peut pas grandir dans un environnement qui n’a pas de sens, qui “infantilise” au lieu “d’adultiser”.
Précisons donc : le cadre est un environnement qui permet à l’individu qui y évolue de vivre, tout simplement, qui lui offre ce dont il a besoin (nourriture, soins, affection…) et qui lui fournit des éléments propres à se réaliser, à s’émanciper, tels que la culture ou certaines “valeurs” qui se tissent dans la famille, et qui peuvent être discutées entre parents et enfants. Des valeurs humaines, comme le lien avec les autres humains et le respect de la nature, et pas celles de la lutte de tous contre tous, du virilisme ou de la soumission.
Le cadre n’est pas d’abord une limite posée extérieurement. Des limites existent, et l’un des aspects de la tâche du pédagogue, du parent, est d’amener l’enfant à découvrir, surtout par lui-même – en l’y aidant, en l’accompagnant –, les limites objectives (le danger physique, par exemple) et aussi ses propres limites, subjectives. Pour cela, la violence ne sert à rien et elle est même contre-productive, puisqu’elle pose, de l’extérieur et de façon arbitraire, des limites aux désirs d’expansion, d’émancipation de l’enfant.

 

Éduquer à l’intimité, un enjeu de santé et d’égalité

Vulve, pénis, scrotum, clitoris : ces mots ne sont ni des noms d’oiseaux, ni du vocabulaire d’adulte. Ce sont des composantes de nos anatomies qui permettent de décrire nos corps avec précision. Et bien qu’ils ne figurent quasi jamais dans les livres pour enfants et qu’ils ne franchissent tout aussi peu le seuil de nos lèvres, ils n’en sont pas moins essentiels à utiliser avec petits et grands.

Car connaître son corps, comprendre son fonctionnement, apprendre à en nommer ses parties sont des enjeux de santé publique. Pour espérer construire des rapports humains plus égalitaires, plus justes, plus confiants. Et, de fait, moins violents.

Désert littéraire

Rares sont les enfants qui ne posent pas de questions. Elles sont l’essence même de l’apprentissage, du développement. L’âge du « pourquoi » en est la preuve et n’épargne pas les interrogations liées au corps, à la sexualité. Pour le tout-petit, l’enseignement de l’anatomie est d’ailleurs à l’ordre du jour : oreilles, pieds, nez, ventre… Pourtant, le nombre d’ouvrages écrivant noir sur blanc le mot “vulve”, est bien dérisoire.

« Je suis maman de deux petites filles, et ma grande a eu très tôt des questionnements sur son intimité, sur comment elle était faite, raconte Mathilde Baudy, professeure d’arts appliqués et co-autrice des Petits illustrés de l’intimité. J’ai cherché un livre qui pourrait m’aider, parce que ce n’est pas toujours facile comme sujet, et c’est mieux avec un support ! » Mais, entre désinformation criante et absence pure et simple d’illustrés jeunesse traitant véritablement du corps, la quête de Mathilde s’est avérée bien plus rude que prévu.

Sa vaine recherche la pousse alors à créer ce livre qui lui manque tant. Avec Tiphaine Dieumegard – sage-femme de profession et co-autrice des Petits Illustrés –, elle s’attelle à l’écriture de son premier ouvrage sur l’intime, inclusif et réaliste. « On y a cru, on a vu que beaucoup de parents étaient en manque d’informations », témoigne-t-elle. Une campagne de financement participatif plus tard, l’engouement autour du sujet se confirme : Le Petit Illustré de l’intimité, de la vulve, du vagin, de l’utérus, du clitoris, des règles, etc. naît ! Il est suivi, quelques mois plus tard, de son indispensable tome 2 (du pénis, des testicules, du scrotum, du prépuce, des érections, etc.).

De l’importance du dialogue

Si l’idée de parler du clitoris aux enfants peut surprendre, la méconnaissance des parties génitales et le tabou qui en émane devraient davantage alerter. Une étude, publiée dans l’International Urogynecology Journal en 2021, révèle une très mauvaise connaissance du public de l’anatomie génitale externe de la femme. Bon nombre d’entre elles n’ont d’ailleurs jamais observé leur vulve. « C’est important de se regarder », affirme Mathilde Baudy, qui a pris soin de fournir un petit miroir d’observation dans ses illustrés.

Pour tenter d’enrayer cette méconnaissance chronique du corps, le dialogue avec les enfants est l’une des clefs : « Le tabou naît du fait qu’on ne parle pas », explique Mathilde Baudy. Et qu’on ne représente pas, ou très peu, les parties génitales – du moins pas celles de tout le monde. Nombreux sont les enfants sachant dessiner un pénis (plus ou moins grossier), ou tout du moins le reconnaître lorsque ce dernier est griffonné. Il n’en est pas de même pour les vulves. Dans le livre de Mathilde Baudy et Tiphaine Dieumegard, des vulves aux allures diverses et variées flamboient sur les pages de garde, pour combler le vide des représentations. « On sait que ça peut interloquer », concèdent-elles. Mais observer les différences, voir son sexe couché sur papier font partie du chemin de l’acceptation. Comprendre qu’il n’existe pas de norme permet de mieux aimer son corps et de moins stigmatiser celui des autres.

En encourageant la connaissance de soi, les parents plantent des graines essentielles : celles de l’amour-propre et de la tolérance. Et offrent des outils pour se prémunir de la désinformation : de la rumeur de cour d’école, aux réseaux sociaux un peu plus tard, en passant par l’exposition à la pornographie (à 12 ans, près d’un enfant sur trois y a déjà été exposé, selon le ministère des Solidarités et de la Santé). « Je pense qu’il est primordial de leur fournir de vraies informations sur le corps, son fonctionnement, et les compétences sociales à avoir pour mieux se comprendre soi-même et les autres », confirme Margot Fried-Filliozat, sexothérapeute, conférencière et autrice.

Aux racines du consentement

Détenir de “vraies informations” sur le corps est une arme de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pour les autrices des Petits Illustrés, dessiner une anatomie réaliste, expliquer et nommer le corps, donner des clefs pour le comprendre sont un enjeu féministe. « Ce qui n’est pas nommé, n’est pas réfléchi. Et ce qui est impensé, ne peut pas être protégé, explique Mathilde Baudy. On a besoin de savoir que c’est son intimité, de savoir que c’est à soi. Et c’est très important de le savoir tôt. »

À partir de 3 ans, en effet, l’enfant est en capacité de comprendre des notions de consentement. « Le consentement, ça s’enseigne dès tout-petit : “T’as pas envie de faire la bise à Tonton ? On peut faire autrement” », répond Margot Fried-Filliozat. Car avoir le droit de dire « non », c’est aussi apprendre à respecter le « non » des autres.
Dédramatiser le refus est effectivement un levier en matière d’éducation anti-sexiste : « Expliquer à un enfant qu’il ne faut pas embrasser un petit copain s’il n’a pas envie, c’est déjà lui expliquer que plus tard, on n’a pas un rapport sexuel si l’autre n’a pas envie. Et finalement, on n’a pas besoin de parler de sexe », soulignait très justement Sandra Franrenet, journaliste et autrice d’Osez parler de sexe à vos enfants, au micro de France Inter (« Faut-il parler de sexe avec ses enfants ? », 17 août 2018).

Si l’idée de briser les tabous autour du corps, de l’intimité, de la puberté et de la sexualité est séduisante, dans les faits, l’exercice reste périlleux, même parfois redouté – questions gênantes, saugrenues (ou les deux) des enfants à l’appui.

Évacuer la gêne

« C’est quoi une fellation ? » « Comment on fait les bébés ? » Des questions, somme toute classiques, qui surprennent toujours un peu (surtout en enfilant les chaussures avant d’aller à l’école). « Que ce soit pour les petits ou les plus grands, ils ont besoin qu’on les aide à réfléchir, pas qu’on leur réponde forcément », désamorce Margot Fried-Filliozat. Et d’ajouter : « Face aux questions du corps, de la sexualité, les adultes paniquent : la première chose, c’est de pouvoir les aider à démêler leurs pensées, de les aider à évacuer. »

Concrètement, face à une interrogation qui déstabilise, on peut par exemple répondre : « Qu’est-ce que toi, tu te dis ? Qu’est-ce qui te fait penser à ça ? » « Il y a un moment où on apporte des réponses, mais d’abord on les fait parler ! », souligne la sexothérapeute. Dans le quotidien, on peut également se discipliner à employer les bons mots : « Dès tout-petit, les parents vont nettoyer les enfants en disant “Je vais te nettoyer en bas”, pour ne pas citer les parties génitales. On peut nommer les choses comme elles sont : “Je vais nettoyer ta vulve, tes fesses, ton anus.” La gêne se crée parce qu’on n’ose pas en parler », remarque la spécialiste.

Cet embarras est, malgré tout, souvent bien installé chez les adultes, concède Margot Fried-Filliozat. Elle note cependant une envie de la part des parents de ne pas reproduire les climats tabous autour de la sexualité possiblement vécus lors de leur enfance. « Les enfants apprennent beaucoup plus par imitation que par ce qu’on va leur dire », ajoute-t-elle. Ainsi, une ambiance propice au dialogue et des parents à l’aise avec leur propre corps sont là de bonnes bases pour démanteler les diverses gênes.

Les ressources de l’intimité

Tout miser sur l’échange parent-enfant serait toutefois naïf. À l’adolescence, les conversations intimes, sincères et détaillées, n’ont pas forcément lieu dans la sphère familiale. Les livres possèdent ainsi une place de choix pour évoquer la sexualité, les poils, les cycles menstruels, le genre, les relations aux autres, les sentiments. « Il y a un truc assez magique dans les livres : y accéder ne demande aucune technologie. Ils sont toujours à disposition. (…) Et, même si on n’est pas à l’aise pour parler du sujet dont traite le livre, on peut, en tant que parent, le laisser traîner quelque part dans la maison », propose Mathilde Baudy.

Orienter ses enfants vers une personne de confiance pour dialoguer sur ces sujets est également une possibilité. Tout comme se référer au personnel de santé : le pédiatre, par exemple. Et pour plus tard, à l’adolescence, orienter vers le généraliste, le gynécologue, mais aussi la sage-femme (qui peut prescrire et administrer des contraceptifs aux patientes mineures). Sans oublier les associations, telles que le planning familial – en gardant toujours en tête que les questions liées à la sexualité et au corps arrivent généralement bien avant que les hormones ne dansent le rock acrobatique.

Et, bien sûr, comme le conseille à juste titre Margot Fried-Filliozat, ne pas hésiter à « secouer un peu l’école pour avoir des interventions sur le sujet ».

Mon semainier magnétique

Voici quelques avantages de construire un semainier avec votre enfant :

  • Organisation du temps : un semainier aide l’enfant à comprendre la notion du temps, à planifier ses activités et à se familiariser avec l’idée de routines ;
  • Réduction du stress : savoir à l’avance ce qui est prévu peut aider à réduire le stress de l’enfant. Un semainier offre une structure prévisible, ce qui peut contribuer à une atmosphère plus calme et sécurisante à la maison ;
  • Autonomie : en permettant à l’enfant de planifier ses propres activités et de prendre des décisions quant à la gestion de son temps, le semainier favorise le développement de l’autonomie. Cela renforce la confiance en soi de l’enfant et l’aide à développer ses compétences d’organisation ;
  • Développement de la mémoire : avoir un semainier visuel peut aider l’enfant à se souvenir des différentes étapes de la semaine, des activités ;
  • Communication familiale : un semainier peut également être un outil utile pour la communication au sein de la famille. Les parents peuvent utiliser le semainier pour discuter des activités prévues, des engagements et des attentes.

Un semainier est donc un outil éducatif précieux qui peut contribuer à créer un environnement familial plus harmonieux et à préparer l’enfant aux défis de la vie quotidienne. Et lorsqu’il est fabriqué de nos propres mains, c’est encore mieux !

Matériel

  • 1 planche de contreplaqué d’environ 40 x 55 cm
  • De la feutrine épaisse de plusieurs couleurs (ou des feuilles de papier épais colorées)
  • 1 lot de bandes magnétiques adhésives
  • 1 paire de ciseaux
  • 1 marqueur
  • 1 règle
  • 1 ruban (d’environ 60 cm de longueur)

Au choix : 1 imprimante + de la colle + plastifieuse facultative,
ou 1 machine de découpe + feuilles thermocollantes + fer à repasser

1. Les magnets 

Utiliser différentes couleurs de feutrine permet de gagner en lisibilité sur le semainier. Par exemple : les loisirs en vert, les personnes qui seront présentes à la sortie de l’école en rose, la maison en violet, etc.

Découvrez la planche d’icônes ici.

Au choix :

Vous pouvez imprimer le fichier avec les différentes icônes, découper chaque magnet, éventuellement les plastifier pour plus de durabilité, puis coller chaque pictogramme sur la feutrine ou imprimer directement sur du papier coloré, et découper à nouveau ;

Si vous possédez une machine de découpe, utilisez le fichier SVG pour découper du thermocollant et l’appliquer au fer directement sur la feutrine. Découpez ensuite chaque pictogramme.

Ensuite, découpez vos bandes magnétiques en petits morceaux d’environ 2 cm de long. Conservez 28 morceaux pour appliquer sur le support, collez les autres, 1 derrière chaque magnet.

2. Le support

Tracez une ligne horizontale à environ 12 cm du bord supérieur.

En dessous de cette ligne, tracez 7 lignes verticales équitablement réparties, pour former 8 colonnes (la première servira à inscrire les étapes d’une journée, les 7 autres pour les jours de la semaine).

Inscrivez ensuite :

Tout en haut, le titre de votre semainier, en ajoutant par exemple le prénom de l’enfant à qui il est destiné ;

Dans la colonne de gauche, les étapes de la journée (ex. : matin, repas, après-midi, soir) ;

Juste au-dessus de chaque colonne, inscrivez les jours de la semaine.

Collez ensuite les morceaux de bande magnétique adhésive, 4 pour chaque jour de la semaine.

Ensuite, découpez une petite flèche dans une chute de feutrine épaisse. Réalisez 2 incisions de façon à pouvoir y insérer le ruban. Une fois la flèche enfilée sur le ruban, positionnez ce dernier entre votre titre et la ligne des jours de la semaine, bien tendu. Collez chaque extrémité à l’arrière du tableau. Cette flèche sera très utile aux enfants non lecteurs, pour les aider à repérer le jour.

Votre tableau est prêt !

Il ne reste plus qu’à découvrir les magnets ensemble, les positionner selon votre emploi du temps, et à placer ceux non utilisés dans une petite panière juste à côté.

 

 

Au cœur de la nature

À bord du navire de l’explorateur Monsieur de Bougainville, deux âmes sœurs se croisent : Jeanne Barret, domestique et première femme à avoir accompli le tour du monde au XVIIIe siècle et Philibert Commerson, botaniste de grande renommée. Leur voyage les conduit jusqu’au Brésil où ils découvrent une plante aux couleurs vives qu’ils baptiseront Bougainvillée en l’honneur du commandant.

Cet album contemplatif, aux illustrations envoûtantes et colorées, éveille le désir d’aventure et révèle les trésors cachés de la flore.

Jeanne Barret, l’intrépide, Anne Loyer et Claire Gaudriot, A pas de loup, 2024

 

Petit Caillou

Georges, un petit caillou déterminé, perd toute confiance lorsqu’il est entouré d’autres rochers plus imposants. Les moqueries et les regards mauvais portés sur lui le rendent vulnérable et le font se sentir tout petit. Pourtant être petit a bien des avantages et permet bien plus de liberté qu’un gros rocher ! Attention à ne pas se fier aux apparences, car Georges le caillou vous réserve bien des surprises !
Un album tout doux qui laisse place à la bienveillance et à l’acceptation de soi.

Georges le caillou, Anne Cortey et Pascale Breysse, A pas de loups, 2024.

3 tutos de maquillage pour le Carnaval

Renard

Pour réaliser ce maquillage, il faut :


3 crayons de maquillage Nature by Grim’tout (certifiés bio)
1 blanc, 1 noir et 1 jaune ou marron (selon ta couleur de peau)

 

 

Étape 1

Avec le crayon blanc, trace les oreilles au-dessus de tes sourcils en faisant des traits courbés.

Continue entre les sourcils en descendant jusqu’à ton nez pour former le museau. Descends, toujours avec des traits, sur les joues en remontant sur les tempes.

 

 

 

 

 

 

Étape 2

Prends le crayon jaune pour dessiner le contour des oreilles.

Ajoute des traits sur ton front pour faire les poils.

Continue en dessinant les traits blancs sur les joues et remonte jusqu’aux oreilles du renard.

Estompe avec tes doigts pour fondre un peu la couleur sous les yeux.

 

 

 

 

Étape 3

Utilise le noir pour dessiner le museau sur tes narines.

Dessine le bout pointu des oreilles et ajoute quelques poils dans le blanc des oreilles, sur les joues et le front.

 

 

 

 

 

 

 

Papillon tropical 

Pour réaliser ce maquillage, il faut :

  • Une éponge
  • Un pinceau fin
  • Des fards de couleur : turquoise, vert, jaune et blanc
  • Du gel pailleté bleu et doré

Étape 1

Commencez ce maquillage en tamponnant à l’éponge humide 3 bandes verticales de couleurs sur chaque œil : jaune, vert et bleu lagon. De chaque côté, commencez par la bande la plus claire (jaune) et terminez par la plus foncée (bleue).

 

 

 

 

 

 

 

Étape 2

Avec le pinceau fin et le blanc, tracez une ligne de petits points en bas des ailes du papillon.

 

 

 

 

 

 

 

Étape 3

Toujours avec le pinceau et le fard blanc, dessinez 3 spirales le long des pourtours extérieurs des ailes. Soulignez-les de touches de bleu pour les faire ressortir. Tracez deux antennes blanches au-dessus du nez et ajoutez au pinceau du gel pailleté bleu et doré pour une touche d’éclat.

 

 

 

 

 

 

Dalmatien

Pour réaliser ce maquillage, il faut :

  • Un pinceau large plat
  • Une éponge
  • Des fards de couleurs : blanc, noir et rouge

Étape 1

Humidifiez votre éponge et prélevé du blanc. Recouvrez le visage en tapotant

 

 

 

 

 

 

 

Étape 2

Avec le pinceau large et du noir, dessiner les tâches du dalmatien sur le front et les joues. Dessinez également les sourcils, le museau, les babines et les moustaches sur le nez et autour de la bouche.

 

 

 

 

 

 

 

Étape 3

Terminez ce maquillage avec la couleur rouge pour créer à ce mignon petit chien une langue qui pend !