| Publié le 7 mars 2022 -

À 6 ans, la majorité des filles se pensent moins intelligentes que les garçons…

À 6 ans, la majorité des filles se pensent moins intelligentes que les garçons…

"L'égalité aujourd'hui pour un avenir durable", voici le thème de la journée internationale du droit des femmes 2022, défini par l'ONU. Un thème essentiel, que nous avions choisi de traiter dans notre numéro d'automne 2021. Aujourd'hui, nous donnons la parole à Marie Collette, fondatrice de Graines de citoyens, qui sensibilise les enfants aux enjeux de société tout en s’amusant. Elle présente ici trois conseils aux parents pour aller vers une éducation anti-stéréotypes.

À 6 ans, la majorité des filles se pensent moins intelligentes que les garçons* !

La société dans laquelle nous vivons est profondément teintée de stéréotypes. Ces préjugés enferment les individus dans une caricature ou une généralité parce qu’ils sont une fille ou un garçon. Ils sont tellement banalisés que nous ne les voyons souvent pas ou plus. Sans penser à mal, voire en étant soi-même plutôt sensibilisés à la question, nous avons tous des réflexions du type :

Cette petite fille pleure : “C’est normal, c’est une fille”.

Ce petit garçon fait une colère et frappe : “Oui mais c’est un garçon !”

Pourtant les émotions n’ont pas de genre… Les centres d’intérêt non plus. Les catalogues de jouets semblent pourtant encore en 2022 catégoriser les jeux pour filles et ceux pour garçons, les magasins de vêtements aussi. Les médias, le marketing continuent de véhiculer de nombreux clichés.

Et finalement, les études montrent que toutes ces représentations de la société sur ce qui est de l’ordre du féminin et du masculin auront des impacts réels sur Manon et Lucas. À 4 ans, ils adapteront leurs comportements à ce qu’ils entendent (soit sage ma fille, soit fort mon fils). À 7 ans, cela orientera leur choix d’activités manuelles et sportives et à 14 ans leur choix entre une filière littéraire ou technique. Et demain, cela influera très certainement dans leurs choix de carrières.

Filles et garçons ne sont pas similaires, ils sont évidemment différents. Mais la question d’égalité fille-garçon, c’est avant tout une question d’égalité des chances : celle d’ouvrir le champ des possibles à tous les enfants, indépendamment de leur genre !

Trois conseils pour une éducation anti-stéréotypes :

  1. Repérer les préjugés pour les analyser et les déconstruire, patiemment.

Le but est de permettre à toute petite fille ou petit garçon de se construire sans plaquer sur lui des idées préconçues. Soyons à l’écoute des envies profondes de nos enfants. Par exemple, prenons du recul et demandons-nous si on proposerait la même activité si notre enfant était d’un autre genre.

  1. Montrer l’exemple

Dans la répartition des tâches à la maison, soyons nous-mêmes attentifs. Quand Maman bricole ou Papa va chercher les enfants à l’école, c’est aussi normal que l’inverse !

  1. En parler avec les enfants grâce à des livres et des activités

Des outils bien choisis peuvent accompagner les parents ou l’entourage à évoquer ce sujet avec les enfants. En les mettant en action, on les rend acteurs de leurs apprentissages et plus à même demain de se défendre face à ses stéréotypes !

Apprenons-leur à décoller les étiquettes et à être simplement eux-mêmes.

C’est tout le sens des contenus ludiques et pédagogiques conçus par Graines de Citoyens. Persuadée que certains livres peuvent être de véritables pépites pour sensibiliser nos enfants aux enjeux de société, je propose aux enfants des lectures et des activités pour les aider à construire un monde où un homme sera fier d’être sage-femme et une femme se sentira légitime de conduire une fusée !

Si c’est ce qui les rend heureux, c’est bien le plus important !

Marie COLLETTE, Fondatrice de Graines de Citoyens

*Etude publiée en 2017 par la revue américaine Science, réalisée sur un panel de 400 enfants entre 5 et 7 ans.

Pour commander le numéro de La petite fabrique dédié à l’égalité filles-garçons, c’est par ici.