Un livre pour parler du harcèlement aux enfants

Ce livre s’inspire d’une part de la stratégie des flèches de résistance proposée par Emmanuelle Piquet, thérapeute spécialisée dans les souffrances scolaires et auteure de nombreux ouvrages sur le sujet, et de l’autre des techniques de répartie proposées par Geneviève Smal et son jeu Takattak. Sans nier ni exagérer la violence, cette méthode entend renforcer l’enfant et lui fournir des outils afin qu’il sorte grandi de ce cercle vicieux, armé pour la vie.

Au secours, il y a un rapace dans la classe, de Coralie Ramon, illustré par Quentin Ketelaers, éditions Psychoeducation.be

Un jeu pour s’armer contre le harcèlement

Le jeu se compose de 52 cartes présentant chacune une remarque désagréable. Des « nains de jardin », « tu ris comme une baleine » ou encore « ton coiffeur est en prison » auxquels il faudra répondre le plus rapidement possible selon certaines consignes imposées :

1. L’autodérision

Cette flèche dit en substance : « Ce que tu dis est vrai. Et, en fait, c’est encore pire que ce que tu penses. »
« Il faut que la personne en face se sente décontenancée, explique Geneviève Smal. Mais, attention, il ne faut pas confondre autodérision et auto-humiliation. L’autodérision ajoute ce petit quelque chose qui est énorme, afin que les agresseurs sentent bien que c’est trop gros. »

2. La pirouette

Il s’agit de faire comme si l’on n’avait pas entendu la remarque désagréable. Ou de ne pas avoir compris que c’était insultant. L’idée : on garde le contexte de la pique envoyée, mais on détourne l’attention en répondant à côté de la plaque.

3. Le boomerang

Cette catégorie de flèche, c’est la base de la répartie. Une sorte de « c’est celui qui le dit qui l’est » mais en version plus sophistiquée. Le boomerang renvoie une réplique de la même intensité que la pique reçue. Comme une sorte de miroir qui renverrait la violence à son expéditeur. La règle ? Rester poli (pour ne pas s’attirer encore plus d’ennui) !

4. La question

Cela peut être une véritable question de clarification ou une question empreinte d’une touche de malice. Peu importe, le fait de devoir préciser sa pensée va forcer le piqueur à raisonner. Et va le désarçonner.

5. Le compliment

C’est la flèche la plus efficace pour que le conflit prenne fin. Faire un compliment à la personne qui vous a envoyé la pique va le perturber. Elle aura l’impression que vous n’êtes pas le moins du monde blessé. Et puisque le thermomètre de la “réussite” d’une pique est la souffrance de la victime, celle-ci n’aura plus beaucoup d’intérêt.

Au fil des années et de son succès, d’autres Takattak ont vu le jour : au classique sont venus s’ajouter le Takattak à la récré et le Takattak trash. On y trouve d’autres consignes, comme la vérité, la rime ou encore la chanson. L’important, c’est de garder le mouvement. Une victime qui resterait en mode autodérision pourrait passer pour un masochiste. Celle qui ne répond que par des questions serait peu naturelle. L’idée est de jongler avec les différentes catégories.

Dans sa pratique de thérapeute, Geneviève Smal s’appuie aussi sur son premier prix de Conservatoire en art de la parole. Elle entraîne ses patients à changer de posture. Elle a appelé cette position la position de l’ours. Son avantage ? « Elle représente un entraînement en prévention et elle sert de base au moment de l’agression, précise Geneviève Smal. C’est une posture symétrique. Frontale. Les deux pieds bien ancrés. En mode “je suis un roc”. Ne surtout pas cacher les mains. Le regard planté dans les yeux de la personne. »

Ainsi outillés, ils sont prêts à décocher leur réplique : une flèche à la juste hauteur. « Une flèche qui n’attise pas le confit, rappelle Geneviève Smal. Une flèche qui l’éteint. Une flèche qui renforce celui qui l’a envoyée. »

 

 

Harcèlement : aider son enfant à muscler sa répartie

« Sale chouchou du prof ! » « Mauviette ! » « Singe à lunettes ! » Ces phrases assassines qui vous tordent le cœur et vous figent tout net, vous ne les avez plus entendues depuis belle lurette. Elles sont pourtant là, sournoises, tapies au détour d’un couloir, au sein même de votre foyer, dans le brouhaha de la classe ou encore griffonnées sur un bout de papier. Plus ou moins assumées.

Et, de notre temps, on faisait partie de l’élite capable d’y répondre avec panache ou on se faisait tout petit et on attendait que ça passe. Heureusement, aujourd’hui, des spécialistes se sont penchés sur la question. Et il en est ressorti que la répartie, si on ne l’a pas… eh bien on l’apprend.

C’est ce que font Emmanuelle Piquet et son équipe de thérapeutes dans les centres À 180 degrés/Chagrin scolaire, en se mettant aux côtés de leurs patients. À leurs côtés… et à leur hauteur. « Dans cette position, on va pouvoir observer avec l’enfant et devenir aussi expert que lui de son problème, explique la psychopraticienne. Car c’est bien lui le capitaine. »

C’est donc lui aussi qui donne la direction. Si telle est sa demande, on tentera donc de trouver ensemble une stratégie de résolution. Dans l’une de ces stratégies, modélisée par la thérapeute et baptisée la “flèche de résistance” par les patients, l’enfant va réfléchir avec l’adulte à des répliques qui mettront la position de l’autre à mal. « On cherche à faire tomber le harceleur de son piédestal. Attention, c’est sa posture qu’on rend inconfortable. Ce n’est pas lui qu’on veut ridiculiser. C’est ce qu’il fait », précise Emmanuelle Piquet.

La stratégie du carquois

Même s’il n’y a évidemment aucune recette magique, aucun mode d’emploi et que chaque stratégie se fera après observation de la situation, Emmanuelle Piquet énumère trois ingrédients de base pour élaborer une bonne flèche de résistance face à une situation de harcèlement.

Le premier, c’est de se nourrir de ce qui a été envoyé de façon agressive. Ceci signifie aussi que s’il n’y a pas d’attaque, il n’y a pas de riposte : « Une flèche qui ne répondrait pas à ce critère, ne serait pas une flèche de résistance. Ce serait de l’agressivité », souligne la spécialiste.

Le deuxième, c’est l’autodérision. Une étape particulièrement difficile, car l’enfant devra apprendre à rire d’une zone spécialement complexée. Mais elle est primordiale, car en agissant de la sorte, l’enfant harcelé ne laisse pas la place à l’autre de se moquer de lui-même.

Le troisième ingrédient, c’est l’entraînement. La clé pour une bonne répartie, c’est de ne pas être submergé émotionnellement. Même quand la situation est difficile, que l’enfant ressent de la tristesse, de la colère et qu’il souffre d’un réel sentiment d’impuissance, il doit s’être exercé tant de fois qu’il est capable de décocher sa flèche.

Et la méthode semble faire mouche. Car en quinze ans de pratique, Emmanuelle Piquet a comptabilisé plus de 80 % de réussite dans l’accompagnement. L’équipe a même observé ce phénomène inattendu : dans un cas sur deux, l’enfant n’a pas besoin de décocher la réplique préparée. Parce qu’il a retrouvé son pouvoir. Il se tient désormais bien droit et arrive à la récré avec l’intention d’en découdre, sans baisser le regard ni raser les murs. « Le courage se perçoit de façon posturale. Il y a quelque chose de très animal dans le phénomène du harcèlement. Quand la posture change, le harceleur le perçoit, et il ne va pas prendre le risque de perdre son aura en s’y frottant. »

« Ce n’est pas la stratégie de la flèche, en réalité, s’amuse Emmanuelle Piquet. C’est plutôt la stratégie du carquois. Parce que c’est lui qui redresse le dos. Parce qu’un enfant harcelé à qui on dit de changer sa posture, ça ne marche pas, car il a peur. C’est le carquois rempli de flèches qui change cette posture et donne ce courage. »

Malgré son succès, la méthode essuie des critiques. On l’accuse de ne pas ou pas assez punir l’agresseur, de demander des efforts une nouvelle fois à la victime, de créer des petits combattants belliqueux. En un mot : d’être violente. « C’est justement l’inverse de la violence, répond Emmanuelle Piquet. Les méthodes qui se concentrent sur le harceleur et le sanctionnent sont peut-être plus conventionnelles dans leurs modalités. Mais pas dans les résultats. Nous voyons de notre côté moins de conflits dans la cour de récréation après avoir formé un ou deux enseignants de l’établissement à nos pratiques. Je pense moi, que cette façon de faire crée de la paix, justement. »

Et à la maison ?

Dans le cas de difficultés relationnelles entre frères et sœurs, une variable change la donne : la présence du parent, qui, bien malgré lui, aggrave le problème dans sa tentative de protéger le plus petit ou celui qu’il perçoit comme étant le plus faible.

Ici non plus, pas de recette miracle, mais bien de l’observation pour comprendre en profondeur la situation. Et un tâtonnement expérimental fait d’essais-erreurs afin de trouver ce qui fonctionne. Emmanuelle Piquet rappelle cependant que le parent devra s’efforcer de ne pas prendre le rôle d’avocat ni du juge de l’application des peines. Il faudra plutôt tenter d’expliquer à l’enfant qu’il peut, s’il le souhaite, « faire son 180 ° », c’est-à-dire le contraire de ce qu’il a déjà essayé. Il s’est énervé, il est allé pleurer chez maman. Ça n’a pas marché. Le contraire, c’est de dire à son frère ou à sa sœur quelque chose comme : « Continue. Après, maman elle m’aime encore plus. »

L’enfant pourra bien sûr aller rechercher réconfort et écoute chez son parent par la suite. Et le parent accueillera son vécu. Mais cette façon de faire changera la donne, car l’enfant se sera positionné. Car à la maison ou à la récré, c’est bien tout l’enjeu pour lutter contre les maltraitances relationnelles : trouver sa juste place. Et l’incarner.

 

Muscle ta répartie en famille.

« T’es vraiment qu’une moule. »
« Ma grand-mère adore les frites. » (Pirouette)
« Tu cours comme une fille. »
« C’est vrai. Je mords comme une fille aussi. Tu veux voir ? » (Autodérision)
« T’es qu’un psychopathe. »
« Psychopathe et tueur en série, c’est des synonymes selon toi ? » (Question)
« T’es moche comme une betterave défraîchie. »
« Et toi t’es belle comme une aubergine juteuse. » (Compliment)
« Le rose, c’est pour les filles. »
« Et le bleu, c’est pour les schtroumpfs. » (Boomerang)

 

Retrouvez ces flèches et d’autres encore dans le livre Au secours, il y a un rapace dans la classe, écrit par Coralie Ramon, illustré par Quentin Ketelaers et édité par psychoeducation.be. L’album se base sur la théorie des flèches de résistance, modélisée par Emmanuelle Piquet, et des catégories de répartie utilisées dans le jeu Takattak.

Le livre, un objet d’une modernité folle !

Nous avons rencontré Nathlie Le Breton, experte sur les questions de parentalité qui a coprésenté l’émission Les Maternelles sur France 5 durant 15 ans. En charge de la rubrique Livres pour enfants, elle a chroniqué plus de 25 000 albums pour accompagner les familles et valoriser ces liens indéfectibles créés autour des livres ! Elle sélectionne désormais les ouvrages de la box Noti, le livreur d’histoires.

Pourquoi est-ce capital selon vous de promouvoir la lecture dès le plus jeune âge ?

Prendre le temps de lire avec ses enfants dès la naissance est selon moi aussi essentiel que de leur apprendre à bien manger ou de les encourager dans leurs activités physiques. Notre responsabilité parentale n’est-elle pas de les nourrir physiologiquement, affectivement, intellectuellement et culturellement ? Partager des livres, c’est leur donner des mots, les aider à apprivoiser des structures langagières, bien sûr ! Mais tout autant se dévoiler en tant qu’être humain : ce “lire ensemble” nous apprend à connaître nos enfants dans leurs réactions particulières comme eux apprennent à nous connaître en nous observant. Les albums jeunesse sont un terrain d’échanges privilégiés. Ils nous aident, enfants comme parents, à grandir en “humanitude”. C’est une habitude à prendre particulièrement satisfaisante, car le plaisir et la joie se renouvellent et évoluent à l’instar du bonheur que l’on a à les voir grandir et se construire.

Alors que le numérique fait une entrée massive dans l’enseignement et que les écrans occupent de plus en plus les enfants, d’aucuns pourraient avancer que le livre est devenu un objet ringard… Qu’est-ce qui vous fait dire que le livre est a contrario d’une modernité folle ?

Les livres pour enfants insufflent une appétence à la liberté. Les enfants sont libres de les ouvrir et de les refermer quand bon leur semble, sans se rendre malades comme ce que peut provoquer la fermeture d’un écran. Avec leurs livres “papier”, les enfants apprennent à lire entre les lignes, alors qu’avec les écrans, ils apprennent à lire en diagonale. C’est qu’on appelle la “lecture passoire”. Ils ne prennent pas le temps de vivre les points de suspension ni de ressentir les allusions ou de percevoir les non-dits. En revanche, ils deviennent perméables à toutes les propositions parallèles, qui les font zapper vers d’autres sujets d’intérêt derrière lesquels se cache souvent de la publicité. Le numérique fait d’eux de formidables consommateurs, quand les livres font d’eux des témoins empathiques et critiques. Savoir entrer dans la compréhension de la pensée de l’autre, que l’on soit d’accord ou non, n’est-ce pas l’une des conditions fondamentales pour vivre ensemble dans le respect et dans la paix ? C’est une idée universelle d’une grande modernité.

Comment intéresser un enfant qui n’a pas d’appétence pour les livres ?

Surtout ne pas le forcer ! Et malgré ses réticences à lui, continuer de prendre le temps de vous absorber dans la lecture d’albums pendant qu’il joue de son côté. Par curiosité ou par mimétisme, nul doute que cet enfant tente de nouvelles approches. L’idée n’est pas de partager un livre parfait pour le faire “lire à tout prix”, mais de privilégier la dimension plaisir : votre éblouissement devant des illustrations, votre jubilation devant des personnages impertinents ou vos éclats de rire provoqués par une chute particulièrement hilarante. Et puis, dans un premier temps, résistez à son appel ! Vous connaissez les enfants, il suffit de les empêcher de faire quelque chose pour qu’ils veuillent immédiatement s’y mettre. Enfin, continuez de leur lire des histoires même quand ils savent lire ! Demain, et cela arrive vite, il sera trop tard pour profiter de ce temps rare et précieux !


NOTI LE LIVREUR D’HISTOIRES

Trois formules d’abonnement sont proposées avec des tranches d’âges allant de 2 à 8 ans. Box Découverte (1 livre par mois, 11 €), Plurielle (3 livres par mois, 30 €) et Famille (5 livres par mois, 50 €). Les ouvrages sont soigneusement sélectionnés dans le catalogue d’éditeurs de référence – Casterman, Flammarion Jeunesse, Père Castor, Gallimard Jeunesse, Les Grandes Personnes, Sarbacane, La Partie – reconnus pour leur qualité éditoriale et leur créativité.

Un week-end au domaine Center Parcs Les Trois Forêts

Vendredi soir,
Domaine Les Trois Forêts 

Quand nous sommes rentrées de l’école, papa et maman nous ont dit de préparer notre sac. « Nous partons en week-end à Center Parcs ! N’oubliez pas votre maillot de bain, un coupe-vent au cas où. »

Ça alors, une vraie surprise ! Depuis la rentrée, on n’a pas eu beaucoup de temps ensemble. Les parents ont été très occupés avec le déménagement. Et puis, Zoé fait sa grande et m’ignore depuis qu’elle est au collège.

Nous avons pris la direction du Grand Est. Une fois entrés dans le Domaine Les Trois Forêts, nous avons aperçu d’immenses arbres. « Des mélèzes », a dit papa d’une voix peu assurée. « Ou peut-être des épicéas… », a tenté maman. Sombre et mystérieuse à la fois en ce début de soirée, la forêt m’a semblé magnifique !

Les parents nous ont laissées entrer dans le cottage en premier. On s’est précipitées. Un cottage à thème carrément incroyable ! Le salon ressemble à un campement du désert, on est sous une voûte étoilée. Chaque pièce est très différente. Dans les toilettes, c’est comme si on était sur la Lune, et dans la salle de bains, dans les fonds marins. Je n’ai jamais rien vu de pareil. Mais le mieux, c’est la chambre. C’est vraiment l’aventure ! On peut grimper dans un filet suspendu et emprunter un tunnel pour observer discrètement ce qui se passe dans la grande pièce…

On était excitées comme des puces ! Les parents nous ont dit de nous calmer et d’aller nous coucher. Mais avec Zoé, on a chuchoté longtemps, imaginant toutes sortes d’aventures invraisemblables dans ce cottage de rêve.

Samedi soir, au Cottage Aventure

Comme souvent, je me suis levée la première… J’ai fait de mon mieux pour ne pas réveiller les autres. Et là, j’ai découvert la terrasse, et cette superbe et immense forêt dans laquelle nous allions passer notre week-end.

Il faisait un peu frais, mais je me suis quand même installée dehors pour dessiner en attendant les autres. J’ai reconnu des bouleaux à leur tronc blanc, des chênes et aussi des conifères… mais je ne sais toujours pas si ce sont des mélèzes ou des épicéas ! Quoi qu’il en soit, c’est vraiment un lieu parfait pour profiter des charmes de l’automne, une de mes saisons préférées. Avec ses lumières dorées, ses teintes orangées, la vue sur la forêt est tellement belle qu’elle m’a inspiré un poème.

Quand les autres se sont levés, on a parlé du programme. On pouvait choisir des activités : une grande promenade à la découverte de la forêt, une session de tir à l’arc ou même une balade en canoë… Nous avons convenu de commencer la journée par la baignade à l’Aqua Mundo. C’était dément : toboggans géants, rivière sauvage, on s’est tellement amusés qu’on n’a pas vu le temps passer. Un pur moment de plaisir.

L’après-midi, nous avons suivi Guy dans les bois, l’animateur de la balade à la découverte des champignons. Comme les parents n’y connaissent rien, ça ne pouvait pas leur faire de mal !* Et nous, on a tout de suite accroché avec Guy. La pluie des précédents jours et une température douce, les champignons adorent ! « On va rencontrer de beaux spécimens », a-t-il annoncé.

Au début, on n’en voyait aucun, à part un grand champignon au chapeau rouge à points blancs à moitié mangé. Une amanite tue-mouche. À mesure qu’on s’enfonçait dans les bois, Guy nous montrait au milieu du tapis de feuilles mortes d’autres espèces. Apparemment, il faut connaître les bons coins… Pour distinguer à coup sûr les pieds de mouton, il faut regarder sous le chapeau pour voir s’ils ont de petits poils. Facile à retenir ! Les girolles avec leur couleur orange se cachent au milieu les mousses ou se camouflent dans les feuilles mortes. Quand on a trouvé une, on a des chances de trouver sa famille pas loin !

Les parents étaient un peu déçus car on n’a pas trouvé de cèpes ni de trompettes-de-la-mort, mais Guy avait dans son sac à dos des planches d’identification pour nous apprendre à les reconnaître. Nous sommes rentrés fiers de cette première exploration en famille. J’ai hâte de raconter tout ça à mes copines. On a étudié la reproduction des champignons en classe, mais j’avoue que cela ne m’avait pas passionnée. Je crois que rien ne vaut une sortie sur le terrain avec un guide chevronné.

J’oubliais ce sentier aménagé pour y marcher pieds nus. L’idée m’a semblé bizarre. Ôter mes chaussures en pleine forêt ? Je craignais de me faire mal. En fin de compte, c’était une expérience plutôt intéressante. De nouvelles sensations sous mes pieds, plus ou moins agréables selon les textures… Je me suis sentie d’un coup beaucoup plus connectée à la forêt.

Ce soir, Zoé a sorti de son sac un jeu de cartes et a proposé qu’on fasse une partie tous les quatre. Papa, qui est très mauvais joueur, a perdu trois fois. On a bien rigolé.

Encore une nuit dans notre merveilleuse chambre. Il nous reste une journée au Domaine et je compte bien en profiter !

Dimanche, au Cottage Aventure

Aujourd’hui, Zoé et moi, nous avons fabriqué un cottage à hérissons ! Une vraie petite maison pour qu’ils passent l’hiver tranquilles et à l’abri. Séverine, qui animait l’atelier, nous a expliqué qu’en Europe le hérisson est une espèce protégée. On a appris des tonnes de choses, pour certaines assez surprenantes, par exemple que le hérisson peut nager ou encore manger des vipères ! Comme il hiberne tout l’hiver, il a besoin d’un nid douillet, abrité du vent, de la pluie. Ce n’est pas si facile à trouver, l’idée est donc de lui donner un petit coup de pouce avec notre cottage. C’est vraiment super de se sentir utile, et de savoir qu’on peut agir pour les protéger. Nous l’avons installé dans un coin du Domaine. J’espère vraiment qu’une petite famille va s’y installer ! « Ça sera l’occasion de revenir les voir au printemps quand ils seront réveillés », ai-je dit aux parents.

 

Après leur balade dans le Cœur Vert du Domaine, nos parents devraient en savoir un peu plus sur la faune et la flore de la forêt et pourront peut-être enfin répondre à nos questions ! Du moins, c’est ce que j’espère…

Tentés par un week-end nature ? Découvrez les sept Domaines Center Parcs et réservez votre séjour sur centerparcs.fr 

 

Zéro écran

Avec pour mission de leur proposer les meilleurs contenus et informations, la newsletter mensuelle “Zéro écran” répertorie chaque mois une dizaine de propositions de podcasts pour nourrir la curiosité de tous les férus de savoir : éveil des tout-petits, contes mis en musique, histoire ou encore science, aucune raison de ne pas y trouver son bonheur !

La plateforme Zéro écran de Radio France est à retrouver à cette adresse radiofrance.fr/podcasts/enfants, vous trouverez sur cette page un lien pour vous inscrire à la newsletter.

Ma trousse homéo anti-bobos

Des après-midis de baignades aux balades en forêt ou aux douces nuits à la belle étoile, les journées d’été sont riches en aventures et offrent une perspective infinie de jeux et de découvertes pour les enfants. 

Soulager les petits maux 

Mais l’été est aussi la saison des bobos, des peaux rougies par le soleil, des yeux irrités par le sable ou les bains de mer et des inévitables piqûres de moustique… Autant de petits maux sans gravité qui peuvent nuire au bien-être des enfants et à la quiétude des parents. Les médicaments homéopathiques, naturels et sans effets secondaires sont une solution idéale pour se soigner en famille, en sécurité et en toute autonomie. 

Glissés dans la valise ou le sac à dos, ils apporteront facilement une réponse ciblée à chaque désagrément rencontré pendant les vacances : insolation, mal des transports, intoxications alimentaires… 

Pallier les changements de rythme

Ils pourront aussi pallier les effets indésirables d’un changement de rythme sur l’équilibre des plus petits. Alimentation ou sommeil, les rythmes et rituels instaurés pendant l’année scolaire sont souvent délaissés pendant les vacances d’été au profit de plus de fantaisie, avec des repas festifs ou des couchers parfois tardifs. 

Un traitement homéopathique adapté aux symptômes – agitation avant d’aller dormir, excitation nerveuse, désordres digestifs – pourra alors être pris pendant toute la durée des vacances ou ponctuellement, selon l’inconfort. 

Tranquilliser les plus anxieux

Synonyme d’évasion, l’été peut aussi être source de stress pour les enfants sujets à l’anxiété ou inquiets à l’idée de passer les vacances loin de la maison ou de leurs parents. Plusieurs médicaments homéopathiques peuvent soulager l’angoisse et ses symptômes concomitants, comme les troubles du sommeil ou de la digestion. 

Autant de solutions naturelles pour profiter pleinement de la pause estivale ! 

LES ESSENTIELS POUR PARTIR TRANQUILLE

Contre les coups de soleil : Apis Mellifica, Belladonna, Arsenicum Album
Pour les allergies au soleil : Muriaticum Acidum, Hypericum
Pour les insolations : Aconitum Napellus
Pour soulager les piqûres de moustiques : Dapis gel (existe aussi en stick)
Pour soigner les bobos (bleus, bosses) et la fatigue musculaire : Arnigel 
Pour les intoxications alimentaires : Arsenicum Album, Veracrum Album
Contre les diarrhées aiguës passagères : Diaralia 
Contre le mal des transports : Cocculine 
Pour soulager l’irritation oculaire : Homeoptic
Pour des vacances sereines : Gelsemium (anxiété d’appréhension), Aconitum Napellus (crises d’angoisse, attaques de panique), Sédatif PC (états anxieux et émotifs, troubles mineurs du sommeil)
Pour des nuits sereines : Coffea Cruda (agitation, insomnie d’endormissement), Nux Vomica (réveils nocturnes entre 3 et 4 heures), Stramonium (terreurs nocturnes), Quiétude sirop (nervosité passagère et troubles mineurs du sommeil)

NB : Veillez toujours à vous référer à l’avis de votre médecin ou pharmacien, et consulter en cas d’aggravation ou de persistance des symptômes. 

Une valise de jeux bien pensée

Les vacances d’été sont l’occasion d’une parenthèse légère, tant sur le plan mental que matériel. On sait qu’on passera le plus clair de notre temps dehors, et qu’il en faut peu pour être heureux quand le soleil brille et que les enfants batifolent.

Il n’en reste pas moins que les préparatifs des bagages ne sont jamais une mince affaire quand on passe en mode famille, spécialement quand arrive l’étape des jeux et jouets à emporter.

Parce que, même s’il est bon de s’ennuyer, avouons qu’on aspire quand même à quelques moments de tranquillité. Et pour cela, il faut réussir à ce que nos jeunes compagnons de voyage soient plongés dans leur jeu, que ce soit pendant le trajet ou à l’arrivée. Entre le doudou, les livres favoris, la boîte à histoires, les figurines, la poupée et les engins de chantier, ça peut vite devenir un vrai casse-tête de tout faire rentrer !

On joue la sécurité !

Si vous avez plusieurs enfants dans votre environnement, vous aurez peut-être remarqué qu’ils ne jouent pas tous de la même façon.

Il y a les fans de construction, ceux qui s’inventent mille rôles, les minutieux qui aiment trier et organiser. Il y a aussi ceux ne quittent pas leurs crayons, les bricoleurs, ceux qui pourraient écouter des histoires à longueur de journée, ou encore les inépuisables sportifs qui n’ont qu’une envie, c’est de bouger. Il y a en effet une multitude de manières de jouer.

 

Il s’agit donc d’observer quelle est la passion du moment de votre enfant, et de choisir savamment quelques jouets triés sur le volet. S’il a des idées bien arrêtées sur ce qu’il a envie d’emporter, faites-lui confiance, et passez juste ses propositions au crible de la compacité.

Avec ses véhicules préférés, sa poupée (si c’est devenu un membre de la famille, on ne peut décemment pas l’abandonner), quelques briques Lego dans un contenant fermé, des casse-têtes qui lui donneront du fil à retordre… vous jouerez la sécurité, et il ou elle sera rassuré·e.

À vous de limiter le nombre ou l’encombrement… selon la place dont vous disposez, et du niveau de minimalisme que vous êtes prêts à expérimenter !

En plus de ses 2 ou 3 jeux préférés, on aime compléter avec d’autres jeux en format voyage, qui permettent de varier les plaisirs et de répondre à différentes envies selon les moments de la journée.

Quelques idées :

– des jeux de cartes type Uno, des 7 familles, défi nature…

– un jeu de société, dont on aura rassemblé les éléments dans un sachet fermé pour éviter d’emporter la boîte

– des jeux magnétiques, comme les jeux de logique de la marque Smartgame

– un cahier de jeux ou de coloriage

Mais votre enfant a beau adorer son jouet préféré, arrivera l’inévitable moment où il aura fait le tour de ses idées, et où la lassitude pointera le bout de nez.

Multiplier les usages

Il sera alors l’heure de faire souffler un vent de créativité !

Pas d’inquiétude, ne doutez pas de vos capacités, on en est tous et toutes doté·e·s.

Et puis, on peut faire confiance aux enfants : inventer et détourner les usages, c’est leur spécialité, pour peu qu’on lâche prise et qu’on leur laisse un peu de liberté.

 

Dans cette optique, on mise sur deux éléments :

  • des outils et du matériel dit “ouvert”, c’est-à-dire qui pourra être utilisé d’une infinité de manières ;
  • les moyens du bord: on dispose tous à portée de main d’une inépuisable réserve d’objets, que ce soient des éléments naturels (feuilles, pommes de pin, cailloux, bâtons, coquillages…), des matériaux de récup (des emballages en carton, un pot de yaourt lavé…), voire des objets de la vie quotidienne (des casseroles pour faire une “batterie de cuisine”, des couverts pour une cuisine de gadoue improvisée).

L’idée est donc d’avoir pris soin de glisser dans la valise les quelques outils qui, combinés à ce que vous pourrez dégoter en route ou sur place, permettront de créer des jeux sur-mesure, à partir vos idées réunies.

Vacances itinérantes en famille

Marcher avec un âne sur le chemin de Stevenson

Durée : de 2 à 14 jours
Pour vous aider : www.chemin-stevenson.org

Cet été, marchez dans les pas d’un écrivain. En 1878, l’écossais Robert Louis Stevenson s’aventurait avec son ânesse Modestine sur les sentiers cévenols. Un an plus tard, il publiait son carnet de voyage sous le titre Voyage avec un âne à travers les Cévennes.
Revivez cette aventure en famille avec cet animal tellement attachant ! Des volcans aux forêts de châtaigniers en passant par les hauts plateaux lozériens, vous apprécierez la variété des paysages, la facilité d’organisation et la convivialité des hébergements. Pour les plus téméraires, le parcours offre de belles possibilités de bivouac.

Pagayer au rythme de l’eau sur la Loire

Durée : de 1 à 4 jours
Pour vous aider : www.valdeloire-france.com

L’émerveillement à portée de pagaie : c’est la promesse de ce voyage inoubliable au fil de l’eau en Val de Loire. Après une belle journée de navigation à la découverte de la nature sauvage, choisissez de bivouaquer le long des berges ou sur les plus belles îles du fleuve. Vos enfants adoreront organiser leur espace de campement à la Robinson Crusoë.
Vous vous endormirez bercés par le doux son de l’eau tout en regardant les étoiles. Prêtez l’oeil car, au crépuscule, peut-être aurez-vous la chance d’observer un castor.

Pédaler dans les forêts de pins de la côte landaise

Durée : de 2 à 6 jours
Pour vous aider : www.lavelodyssee.com/parcours/inspirations/landes-famille

Baignades rafraîchissantes, siestes au pied des pins, dégustation de mûres… Cet itinéraire aux couleurs de bruyère est un délice à découvrir en famille. Sans difficulté particulière, il vous permettra de pédaler à votre rythme à la découverte de l’océan. Vous trouverez de nombreux loueurs de vélos adaptés à toutes les gambettes. Pour les plus petits, des remorques sont aussi proposées à la location. En pleine saison, les réservations des vélos et des campings sont nécessaires.

La tête dans les étoiles dans les Hautes-Pyrénées

Durée : de 2 à 7 jours
Pour vous aider : www.tourmaletpicdumidi.com

La Réserve Internationale de Ciel Étoilé du Pic du Midi est un espace dédié à la protection et à la préservation de la qualité de la nuit. Prenez votre sac à dos et offrez-vous une nuit à la belle étoile, sur ce territoire préservé des phénomènes de pollution lumineuse. Si les nuits sont trop fraîches, vous choisirez de pousser la porte d’une cabane de berger (“courtaou”) et de vous réchauffer en allumant un bon feu de bois. En journée, vous apprécierez la fraîcheur des ruisseaux et les multiples possibilités de randonnée au plus proche de la faune sauvage.

En roulotte au pays des Mille Étangs

Durée : de 2 à 7 jours
Pour vous aider : www.parc-naturel-brenne.fr et www.laleuf.com/votre-parcours.html

Et si vos vacances prenaient un air de bohème ? Offrez-vous une itinérance douce et insolite en roulotte au pays des Mille Étangs. Cette zone humide, reconnue au niveau international pour sa richesse écologique, héberge de nombreux oiseaux que vous prendrez plaisir à admirer en famille… Au petit matin, après quelques caresses à vos chevaux, observez la cistude. Cette petite tortue aquatique méconnue, attendra comme vous les premiers rayons du soleil pour pointer le bout de son nez.

Kodomo-no-hi, le jour des enfants au Japon

Chaque année, des rangées de carpes décorent les rues et les parcs de l’archipel nippon, alors que le printemps bat son plein. La fleur d’iris baigne le pays de ses nuances de violet et de blanc, et sonne un moment faste du mois de mai. Son 5ème jour, on célèbre Kodomo-no-hi, « la journée des enfants » en japonais. L’équivalent voisin dont elle est issue est la fête chinoise des bateaux-dragons (Duanwu). À cette date, les petits sont à l’honneur, et il est d’usage de les initier au courage. Revenons sur le conte initiatique aux origines de cette tradition…

La fable de la carpe

Autrefois, nous dit la légende, un banc de carpes remontant le courant du fleuve Sumida-gawa au Japon, resta dépourvu face à une gigantesque cascade, et dut rebrousser chemin. Les Yokai, de petits esprits malicieux, se moquaient de ces carpes incapables. Cent ans passèrent jusqu’au jour où une carpe plus vaillante que ses congénères parvint à franchir la cascade jusqu’au ciel. Héroïque, elle fut transformée en dragon, une faveur que lui offrirent les Yokai.

Depuis ce temps, la carpe, koi en japonais, est un porte-bonheur dans ce pays, en plus d’être un symbole de bravoure et de persévérance, et, durant la journée des enfants, on orne les maisons, les prairies et le bord des rivières de koinobori : d’immenses carpes en tissu coloré hissées à des manches à drapeau en bambou ou suspendues à des fils virevoltant dans les airs, un spectacle digne d’une authentique carte postale. Les carpes, qui vivent dans les rizières du Japon, étaient originellement un poisson d’eau douce aux écailles noires. Aujourd’hui, il s’en trouve de toutes les couleurs (rouges, jaunes, bleues, etc.) à l’instar des arcs-en-ciel de koinobori.

Rituels et coutumes

Une fois avoir soigneusement déployé ces guirlandes de carpes, les Japonais se réunissent en famille pour partager des mets festifs. Parmi les pâtisseries traditionnelles, on déguste des chimaki, du riz gluant recouvert de feuilles de bambou, ou des kashiwa-mochi, un gâteau de riz fourré d’une purée de haricots rouges sucrée, puis enveloppé au cœur d’une feuille de chêne. En plus d’être savoureux, le kashiwa est un dessert symbolique : par la présence du chêne, il incarne la transmission et la continuité entre les générations. C’est aussi cela Kodomo-no-hi ! Une tradition ancestrale qui vante les familles et leur résilience, tout en gardant à l’esprit le courage de nos ancêtres.

L’iris, fleur de saison associée à ce jour singulier, est présente dans plusieurs coutumes. Pour conjurer le mauvais sort et attirer la faveur des Yokai, on accroche ses rameaux aux portes d’entrée. Aussi, les plus jeunes ont pour rituel de prendre des bains d’iris en raison des propriétés purificatrices qui lui sont prêtées, et car cette pratique serait favorable à une croissance saine.

La fête des samouraïs devenue mixte

C’est seulement depuis 1948 que cette célébration historique est officiellement mixte. Depuis la nuit des temps, les petits japonais et japonaises avaient chacun un jour de fête distinct durant l’année : Hina Matsuri, le 3 mars, pour les filles, et Tango-no-sekku, déjà « Fête des iris » du 5 mai, pour les garçons. Elle était alors une festivité de tradition guerrière, dont les samouraïs s’était emparés, et qui marquait un rite de passage de l’enfance vers l’âge adulte. Elle est progressivement devenue la journée de tous les jeunes, durant laquelle on honore, en plus de la force, la paix et le bonheur. Cette valeur de force, qui était réservée aux samouraïs combattants, s’est étendue pour inclure les japonaises également, tout en se pacifiant. Désormais, c’est la force intérieure de l’enfant qui est glorifiée. Tout comme la valeureuse carpe le prouve, il est louable de ne pas reculer devant l’échec et de faire preuve de détermination. Un enseignement que les parents transmettent au cours de cette journée de divertissement.

Le temps où les familles de guerriers de la société féodale japonaise offraient une partie de leurs armures aux garçons est révolu, mais en joyeux héritage, tous les enfants ont le loisir de confectionner des casques de samouraï en origami appelés kabuto, en plus des immanquables koinobori. Des idées créatives que l’on emprunte au pays du Soleil Levant pour une après-midi familiale originale !