Imagine la nature en train de se réveiller et guette ses premiers mouvements : l’éclosion des perce-neiges, les chatons dans les noisetiers, les premières feuilles sur les arbres, le retour des hirondelles, la première coccinelle… Autant de petits indices à observer qui annoncent l’arrivée prochaine du printemps.
3. En rentrant de balade, accroche avec un peu de Patafix les indices du printemps que tu as pu observer.Tu peux aussi ajouter tes propres observations, si elles ne sont pas sur les cartes.
4. Garde ta frise pour l’année prochaine, tu pourras observer si les signes du printemps arrivent au même moment que cette année.
• env. 300 grammes de farine (en fonction de la consistance de la pâte qui doit faire une boule sans coller)
• du sucre glace pour saupoudrer sur les bugnes une fois cuites
• de l’huile de friture
Préparation :
Mélanger tous les ingrédients et laisser reposer la boule de pâte obtenue au moins vingt minutes, ceci est capital.
Faire chauffer un bain d’huile de friture et y plonger les bugnes façonnées en forme de navette par 4 ou 5 à la fois jusqu’à ce qu’elles soient juste dorées.
Une fois cuites et refroidies, saupoudrer d’un peu de sucre glace.
Le conseil de lecture d’Hélène: j’adore lire aux enfants Caroline au carnaval (Pierre Probst) à cette époque de l’année
Aujourd’hui, les oiseaux chantent, le soleil caresse le paysage et semble se moquer des neiges récemment tombées… Pas d’inquiétude cependant : la station Puy saint Vincent, « protégée des vents » par sa forêt de mélèzes et sa position géographique au milieu de hauts sommets étant située à l’Ubac, la neige y reste présente.
Puy Saint Vincent et Pelvoux-Vallouise sont deux stations tournées vers un tourisme responsable et familial : tandis que la première dispose d’un domaine skiable d’altitude (de 1400m à 2700m) à taille humaine, la seconde est idéale pour apprendre à skier ou pour pratiquer le ski de fond et des balades en raquettes au sein d’un domaine nordique qui embrasse le massif des Écrins et son mythique Pelvoux ! Ici, les parents peuvent profiter d’un forfait pour deux, et descendre quelques pistes en solo pendant que les enfants testent les remontées à cordes, ou visitent ce bien curieux igloo posté au pied des pistes. Il paraît qu’un poulpe de neige en garde l’entrée…
Nous nous aventurons dans ce dédale peuplé de sculptures éphémères de neige et de glace réalisées par des artistes de la région… ce sont de vrais magiciens ! Sur le site, des espaces de jeux et de luges, une patinoire et des projections de film documentaire dans un dôme géodésique permettent une pause ludique, avant le grand départ… en chiens de traîneaux.
Un rêve de gosse, à partager en famille. La rencontre est magique. Il faut dire que Lucien est amoureux fou de ses chiens, et transmet avec un bonheur non dissimulé son expérience de musher en Scandinavie et au Canada aux enfants comme aux plus grands. A ses côtés pour quelques heures, l’on touche du doigt le lien de confiance, la proximité et la complicité avec ses chiens dont il connaît parfaitement le caractère, et l’on apprend à interagir avec eux afin de conduire l’attelage au mieux.
Et pour clore cette journée un peu folle, vous reprendrez bien une louche de magie ? A l’orée de la forêt, loin de l’agitation, nous retrouvons Sylvain Théobald, accompagnateur en montagne, pour une petite marche dans le silence des sous-bois. Ensemble, guidés par la pleine lune, nous laissons la magie de la forêt nous envelopper, et mettons nos pas dans ceux, frais, des petits habitants de ces contrées. Qui est passé par ici ? Sous le voile de la nuit, les sens sont décuplés et nos cœurs battent à l’unisson.
Habitation en vue ! Est-ce la maison d’un petit cochon ? Trop glacée ! A moins qu’il ne s’agisse de la cachette d’un yéti ? Trop petite ! L’igloo de Sylvain fait fondre nos cœurs : creusé et entretenu avec amour, c’est le refuge des gourmands, car ce soir, c’est fondue ! A l’intérieur, il fait bon, et autour de la petite table de glace, on mange de bon appétit et l’on sait qu’après nous, les habitants de la forêt feront le ménage !
NOTRE CARNET D’ADRESSES
Le village Igloo Pelvoo Du 23 décembre 2023 au 31 mars 2024 Ouvert tous les jours, de 13h à 18h pendant les vacances scolaires ; les mercredis, samedis et dimanches, de 13h à 18h hors vacances scolaires 4,50€/Adulte, 2,50€/Enfant de 4 à 12 ans, Pass Famille à partir de 11€ www.igloopelvoo.com
Mushing addict, Chiens de traîneau L’activité chien de traineau est accessible pour les enfants de 3 à 7 ans à travers le “baby traineau park” et de 8 à 12 ans à travers le “kid traineau”. A partir de 50 euros les 2 heures. Pour réserver : 06.34.27.39.72 – mushingaddict@gmail.com
Fondue sous Igloo Accessible en famille, dès 5 ans à 15-20 minutes de marche, en raquettes ou à pieds 60€/adulte et 30€/enfant de – de 12 ans
contact : 06 82 53 55 72
Choeur du people du froid, « See, see, we assemble thy tevels to hold », Henry Purcell
Ce chœur est extrait de l’opéra King Arthur (Le Roi Arthur) d’Henry Purcell, un compositeur anglais de la fin du XVIIe siècle.
Comment s’y est pris Purcell pour rendre ce chœur si glaçant ?
Réponse : On y retrouve les ingrédients 1 et 3 !
En bonus : Le jeu avec les mots en “ss” et “ch” accentue l’effet de frissonnement.
Concerto No. 4 in F minor “L’inverno” (l’hiver), Antonio Vivaldi
Dès qu’il est question de saison, de temps, de météo, on est obligés de se plonger dans LesQuatre Saisons, de notre cher Antonio Vivaldi ! Il les a composées entre 1723 et 1725 environ, en Italie.
L’Inverno est composé de trois mouvements, c’est-à-dire de trois parties. Le premier mouvement est plutôt rapide (allegro non molto), une deuxième partie lente (largo) et une troisième partie rapide (allegro).
Qu’a donc mis Vivaldi comme ingrédient pour composer l’hiver ?
Réponse : On y retrouve les ingrédients 1 et 2 !
En bonus : Dans le premier mouvement, on entend des notes répétées et tremblantes aux violons ; ce sont des trilles.
Battle on the Ice
Beaucoup plus tard (en 1938), Serge Prokofiev, un compositeur russe, raconte une bataille dans le froid de l’hiver.
Quels sont les ingrédients utilisés par Prokofiev ?
Réponse : On y retrouve les ingrédients 1 et 2 !
En bonus : Dans cette musique, on entend des instruments qui grincent. C’est un “mode de jeu” (une manière de jouer) des instruments à cordes consistant à frotter l’archet très près du chevalet. La corde y est plus dure et tendue, cela modifie donc le son. Sur la partition, il est écrit, pour les instrumentistes à corde, l’indication sul ponticello (“sur le chevalet”, en italien).
Le son des trompettes est aussi modifié par l’utilisation de sourdines.
Un Soir de neige : III. Bois meurtri, Francis Poulenc
Encore plus tard (en 1944), en France… Francis Poulenc compose une musique chantée pour parler du froid, sur des paroles de Paul Éluard.
Une simple mélodie suffit pour que nous ayons des frissons dans le dos ! L’accentuation des mots en “ss” et “ch” augmente cette sensation.
Quel ingrédient Poulenc a-t-il utilisé ?
Réponse : On y retrouve l’ingrédient 2 !
En bonus : À cette époque, le compositeur utilise les ingrédients avec plus de subtilité parce qu’il y a déjà beaucoup de choses qui ont été composées sur le froid avant même qu’il naisse !
Pour les plus connaisseurs, il joue plutôt avec l’harmonie (il met ensemble les notes d’une certaine manière afin de créer des sonorités “inédites”).
Faites une proposition à vos enfants qu’ils ne pourront pas refuser, remplacer le calendrier du commerce par un calendrier spécial, qu’ils auront eux-mêmes conçu. Le principe est simple : durant 24 jours, ils réalisent une activité qui leur plaît et avec vous. Donnez des exemples en fonction de leurs centres d’intérêt. Ils adorent que vous jouiez aux Lego avec eux, mais vous ne leur accordez que rarement ce plaisir ? Cela peut être une des activités au menu, tout comme faire un gâteau, une bataille de guili ou lire deux histoires au lieu d’une avant d’aller dormir. Autant de privilèges qui ne font pas le poids face à un minuscule chocolat.
2. VOUS ASSURER DE LA FAISABILITÉ DE VOTRE ENGAGEMENT
Il est important qu’il y ait quelques activités “longues”, réservées aux week-ends, et beaucoup d’activités de courte durée et faisables le soir en semaine. Demandez aux enfants d’écrire leurs propositions sur des petits papiers, si possible en nombre supérieur à 24 ; leur imagination finira par se tarir et vous pourrez leur souffler des activités peu chronophages mais qui restent importantes pour eux. Puis, expliquez que vous allez organiser le calendrier, et que l’activité du jour sera donc une surprise pour eux…
3. LE MONTAGE
Il s’agit de classer les activités en fonction de leur durée ou de l’organisation logistique qu’elles demandent, afin de les répartir dans le mois. Au week-end, on attribuera les sorties au cinéma, confections culinaires ou autres parties de Monopoly, et les jours de semaine se verront attribuer les massages de pied, histoires à la lampe torche sous la couette ou parties de cache-cache dans la maison. L’installation des papiers peut prendre toutes les formes possibles : punaisés sur tableau de liège ou attachés sur un fil, voire en vrac dans un saladier, l’idéal étant que l’enfant ne puisse pas ouvrir le papier du jour sans que cela ne se remarque.
4. L’OUVERTURE
Faites-en un moment de joie, vous avez choisi ces activités presque autant qu’eux… Et si par hasard un imprévu vous empêche un jour ou un autre de réaliser ce qui était planifié, prévenez-les dès l’ouverture et inscrivez une nouvelle date, promis, juré, craché, vous serez au rendez-vous !
Avez-vous toujours su que vous vouliez créer des albums ?
Je ne l’ai pas toujours su mais très vite, j’ai compris que je voulais raconter des histoires au travers de mes dessins. Dès que j’ai compris que les albums n’étaient pas des météorites surgis du ciel, mais qu’ils étaient écrits par de vraies personnes, j’ai su que c’était ce que je voulais faire de ma vie. J’avais 8 ans. J’avais écrit une rédaction dans laquelle je déclarais vouloir devenir « peintre de roman ». J’en regardais beaucoup et voulais moi aussi créer des mondes, des univers qui permettaient le voyage ; encore aujourd’hui, je lis beaucoup plus d‘albums que de romans. Depuis mon enfance, je veux pénétrer ce monde d’images et de mots. L’album illustré a la particularité d’avoir une troisième narration, qui naît soit de l’interaction des mots et des images ensemble, soit de leur décalage. Cette troisième narration me passionne. Je suis originaire de Bologne, capitale de la Foire du livre pour enfants. Mes parents avaient de nombreux amis dans le milieu de la culture et les hébergeaient pendant la Foire. Ma maison devenait alors un gîte où les invités laissaient les livres qu’ils ne pouvaient emporter. Ils étaient en russe, en arabe, en espagnol. Je ne comprenais pas un mot de ce qui était écrit, mais le livre était pour moi mystérieux, porteur de merveilles. Il était un trésor et m’appelait. Je n’en ai jamais démordu, même si mes études m’ont obligée à aller vers d’autres voies. Je n’ai pas fait d’école d’art, je suis autodidacte, mais ma ténacité était portée par ce que j’ai ressenti comme une vocation.
Quelle lectrice étiez-vous enfant ?
Obsessionnelle, je dirais ! J’adorais Astrid Lindgren ou les auteurs néoréalistes italiens, comme Gianni Rodari ou Italo Calvino. J’adorais les micro-histoires plus que les grandes épopées. J’étais fascinée par le tout petit, le microscopique. Fifi Brindacier, par exemple, est l’emblème de mon rapport à la lecture : c’est une petite fille à qui on peut s’identifier mais aussi un personnage incroyable, qui fait des choses inattendues. J’aime explorer l’intérieur et les problématiques d’un personnage. Enfant, j’étais attirée par les histoires qui entraient en résonance avec mon intériorité. J’avais besoin de me trouver, je pense, puis de m’exprimer ou d’être exprimée. J’avais un rapport fétichiste au livre aussi : je cachais les livres de Tomi Ungerer sous mon oreiller (rires).
Cela fait écho au mystère, aussi, à ce que l’on cache…
Oui, je conservais mon monde à l’abri des regards. Je faisais sans doute germer un monde dans mon intimité.
Vous vous posiez beaucoup de questions ?
Oui, beaucoup ! Et surtout une en particulier : je n’arrivais pas à m’expliquer comment je pouvais être aussi différente des autres. Dans mon album Au pays des petits poux, les petits poux se découvrent pour la première fois et se rendent compte qu’ils sont tous différents. C’est ainsi que je me sentais : pas à la hauteur non plus. Je crois que le livre m’a donné un statut, je me suis sentie enfin digne d’attention. J’avais besoin de trouver un espace où parler et où me faire entendre. J’avais un sentiment d’inexistence qui a été annulé par la présence des mots, comme dans Les Cinq Malfoutus. Il y a beaucoup de moi aussi dans cet album… Je suis tous les malfoutus ! Et tout ce que l’on ressent, tout ce qui bloque en nous, peut se régler par la parole et par les mots.
Vos albums, très différents les uns des autres, sont-ils liés par l’envie d’aider les enfants à grandir ?
Je suis un peu contre l’idée que l’album puisse être un outil pour résoudre les problèmes ; je vois sur les réseaux sociaux des mamans qui demandent des conseils pour leur enfant qui n’arrive pas à dormir, par exemple. Pour moi, le livre n’est pas un outil mais un support de rêve. Peut-être aide-t-il à comprendre le monde, mais il ne doit pas répondre à un besoin. Le livre n’est pas un remède.
Venez faire le plein d’énergie positive pour vous ressourcer, vous relaxer et vous amuser ensemble !
L’événement a été créé en 2018 à Aix-en-Provence.
Le succès étant au rendez-vous, ce sont cette année une dizaine d’événements qui auront lieu en France et en Suisse.
Si les ateliers bien-être Mon Moment Magique (MMM) pour toute la famille (minis 4/5 ans, juniors 6/11 ans, ados 12/16 ans, en duo 1 parent & 1 enfant et au féminin) constituent le cœur de cette journée exceptionnelle, d’autres ateliers* sont également prévus pour les enfants : jeux, activités créatives, maquillage, coin lecture, sophrologie, langue des signes pour les bébés, animation Montessori… et aussi pour les parents : yoga, Qi Qong, massage, réfléxologie…
1/Le spectateur : Assis en tailleur bien confortablement, pose tes mains sur tes genoux. Ferme les yeux et prends trois grandes respirations. Essaie d’écouter ta météo intérieure du jour : es-tu énervé comme un orage avec plein d’éclairs ? es-tu joyeux comme un beau jour ensoleillé ? es-tu un peu triste comme quand il pleut ? Puis lance la musique et imagine que de petites notes se promènent dans tout ton corps. Elles commencent par les pieds et montent tout doucement jusqu’en haut de ta tête. N’oublie pas le petit orteil et le bout du nez ! Partout où elles passent, ces petites notes te font du bien, t’apaisent. À la fin du morceau, pense une nouvelle fois à ta météo intérieure. La musique a-t-elle changé quelque chose ?
2/Le tambour : À quatre pattes, la nuque et les épaules bien détendues, inspire longuement en creusant ton dos puis expire en le bombant le plus haut possible. Comme un chat qui s’étiiiiire lentement. Recommence au moins 5 fois. Surtout, prends ton temps !
3/Le triangle : Couché sur le dos, plie tes jambes et ramène tes plantes de pied l’une contre l’autre. Puis plie tes bras vers le haut et attrape tes oreilles (doucement !) avec les mains. Dans cette position, respire lentement et profondément pour ouvrir grand ton cœur et tes oreilles.
4/L’accordéon : Couché sur le côté gauche, plie tes jambes en équerre l’une sur l’autre et allonge tes bras devant toi. Puis, en prenant une longue inspiration, ouvre ton bras droit bien tendu jusqu’à toucher le sol derrière toi. Et, lors de l’expiration, ramène ce même bras vers le bras gauche. Recommence 3 fois avant de faire la même chose du côté droit.
Avant de partir pour cette balade en conscience, je vous invite à préparer chacun votre baguette qui permettra de réveiller l’environnement autour de vous. Cette baguette servira également à récolter les trésors ramassés en chemin, comme un bâton de voyage.
Matériel :
• Un bâton ramassé au sol
• Des rubans, de la laine, des fils de coton, des chutes de tissus… laissez la créativité opérer au gré des envies, en réutilisant tout ce que vous trouverez au fond de vos tiroirs.
• Des grelots, que vous pouvez aussi remplacer par des petits coquillages qui ont un trou.
Réalisation :
1. Entourez le bâton avec les rubans ou les autres matériaux sélectionnés. Ne serrez pas trop fort, pour permettre d’y glisser facilement les trésors trouvés.
2. À l’extrémité du bâton, accrochez en grappe vos grelots. Pour cela, enfilez tous les grelots (ou les petits coquillages) sur un fil. Faites un noeud simple pour les maintenir ensemble. Accrochez ensuite au bout du bâton en prenant soin de faire plusieurs tours de fil pour qu’ils résistent bien au déchaînement de la balade !
3. Chaussez vos bottes, apportez aussi des petites percussions si vous le souhaitez… et c’est parti pour le grand réveil !
Échangez avec votre petite troupe en adoptant une posture de guide : à votre avis, quel animal a bien pu hiberner ici pendant cet hiver ? Et lesquels ont hiverné ? Qui doit encore dormir ? Que pouvez-vous observer comme signe de réveil sur les végétaux ? De quelle couleur sont les premières feuilles ? Remarquez-vous des fleurs que vous n’avez jamais vues ?
N’oubliez pas de chanter pour la nature, de transmettre votre joie de la redécouvrir en pleine vie après la période froide et sombre. Sauter dans les flaques est évidemment fortement recommandé… Enfin, n’oubliez pas de collecter vos trésors sur votre baguette !
De retour à la maison vous pourrez contempler vos trouvailles, les observer minutieusement, et les déposer sur votre de la nature printanière (ou table des saisons).
Petite fille, j’attendais le réveillon avec impatience. Comme tous les enfants me direz-vous. À la différence que je grandissais en Afrique, loin des traditions et du froid hivernal.
Ce temps-là me reconnectait à mes racines, à la personne de ma grand-mère en particulier. J’admirais sa constance et sa puissance, elle qui gérait tout d’une main de maître. D’ordinaire plutôt effacée, peu sûre d’elle, elle en imposait. En cuisine, comme on disait en Afrique, « y’avait pas son deux » ! Je sentais qu’elle était détentrice de secrets culinaires inestimables. Et je me sentais réconfortée, nourrie par toute l’énergie qui régnait quelques jours avant le réveillon.
« Plus que tout, nous nourrissons la joie d’être ensemble. »
Prémédités de longue date, longuement mijotés, les plats étaient parfois simples, mais toujours plus généreux en saveurs et épices qu’en temps normal. Chaque mets était accueilli par des soupirs d’aise et de joie, qui en disaient long sur l’attachement aux traditions, proche d’une dévotion gourmande.
Je n’ose vous avouer que chacun attendait en frétillant les escargots au beurre persillé, moi y compris ! J’y repense avec horreur aujourd’hui (et oui, tout change…), mais quel plaisir nous avions…
Je ferme les yeux. Je m’aventure un peu plus dans ces souvenirs. Je revois ma grand-mère modestement apprêtée, sous son tablier à petites fleurs bleues. Elle s’affaire aux fourneaux, un peu tendue. J’entends les cliquetis des couvercles de casseroles qui se soulèvent et se referment. Tout doit être parfait. Tel qu’on lui a enseigné en école de cuisine, alors qu’elle était jeune fille. Peu loquace, elle est concentrée à la tâche, bien consciente d’occuper le rôle principal ces soirs-là. Un rôle auquel elle se prépare depuis des semaines. Chaque année, le mois de novembre est consacré à la confection des petits gâteaux de Noël typiques de Lorraine. Tant attendus. Stockés dans de grandes boîtes en fer, dans un lieu tenu secret.
Chapeaux de Napoléon, pains d’épice recouverts d’un délicat glaçage blanc, palets… Mes préférés sont de loin les Spritz, aux deux extrémités chocolatées. Mais avant de succomber à leur charme, il nous faut accueillir comme il se doit les deux “grandes dames” de la soirée. Les clous du spectacle. Les bûches. Une au café, une au chocolat. Elles attendent leur heure dans la tranquillité et la fraîcheur de la chambre d’invités. Ma petite soeur et moi allions les voir en cachette dès notre arrivée, pour s’assurer qu’elles étaient bien là. Les dévorant des yeux, commençant déjà un peu à les déguster.
Aux sons de chants de Noël allemands auxquels nous ne comprenions rien, mais qui avaient le pouvoir de remplir le coeur de mon grand-père de béatitude, nous nous délections à chaque bouchée de tout le soin et l’amour mis dans la préparation.
Aujourd’hui
J’ai hérité du carnet de cuisine de ma grand-mère. Mon trésor. Illisible le plus souvent – écrit en patois –, il a traversé des fêtes et des épreuves aussi. Il a été témoin d’une énergie d’amour et de foi dans le plaisir de manger, de transmettre des traditions. Les petits gâteaux de Noël sont prêts. Peut-être sont-ils moins savoureux que ceux de ma grandmère, mais le symbole est tout bonnement délicieux. Dès la veille du réveillon, la cuisine est en émoi. Depuis quelques années, nous organisons ce repas entre soeurs. Quelle joie de construire ensemble ce moment ! Plus d’escargots au programme (je soupçonne ma soeur d’en manger en douce à un moment ou un autre), mais des recettes colorées, végétariennes, qui célèbrent nos valeurs de respect pour le bien-être animal. Et si ce choix est le mien, je considère que fondamentalement, chaque menu est juste s’il est l’évocation de traditions chères à notre coeur. Qui dit rassemblement dit aussi points de vue et régimes alimentaires différents ; cela fait partie du jeu. C’est là aussi notre cadeau le plus merveilleux : choisir les recettes qui donneront le plus de plaisir à chacun, qui sèmeront couleurs et magie sur notre table.
Se rassembler, se réchauffer de plats consistants. Recréer une chaleur intérieure dans le froid hivernal. Mettre des chants de Noël. Évidemment. Se sentir heureux d’être au chaud, en sécurité. Un beau cadeau. En ressentir de la gratitude. En recréant la gourmandise des Noëls d’enfance, dans la pleine conscience de l’héritage transmis à travers les générations, nous nous nourrissons pleinement : coeur, corps et âme. Alors profitons de ces fêtes de fin d’année pour cuisiner, savourer les mets festifs qui nous réunissent autour de la table, créons les traditions qui font véritablement sens pour nous. Laissons à chacun le soin de se servir la portion dont il a besoin, respectant ses goûts. Et plus que tout, nourrissons la joie d’être ensemble !
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